Les conditions ne sont pas terribles, le matin c'est couvert et il pleut. Le ciel se dégage un peu en début d'après-midi, mais ça ne dure pas et le plafond reste bas. Il n'y a cette semaine que quelques pilotes confirmés donc personne ne veut se mettre en l'air. Du coup avec Aurélie on en profite pour visiter des maisons car on a décidé de quitter les chambres du camping et on en trouve une disponible dès le lendemain!
Le jour suivant, les prévisions ne sont pas extra, mais devraient permettre de faire quelques petits vols. Seul le groupe d'Anglais décide de voler. Ce sont des pilotes qui ont emmené leurs planeurs par conteneur et passent la saison ici. Par rapport aux pilotes locaux, les Anglais profitent plus des moindres journées volables. Il faut dire qu'une journée avec une petite MTO en Australie, c'est déjà considéré comme une bien belle journée en Angleterre.
Le cockpit du Ls4 |
Alors voilà mon petit groupe d'Anglais qui se met en l'air sans se presser, et moi qui commence à me dire que je devrais peut-être en profiter pour voler en planeur. Mais ça n'a pas l'air terrible et puis il y en a d'autres qui viennent pour décoller, alors je suis pas trop décidé. Finalement je finis par décoller en Ls4 à 4h. C'est déjà bien tard, mais ça fait des années que je n'ai pas fait de monoplace, et comme c'est mon premier vol solo en Australie ça peut être un bon échauffement.
Les petites montagnes au Sud. |
Les ascendances sont molles, difficiles à trouver. Je m'habitue aux instruments, aux réactions du planeur et à mon installation à bord. Il n'est vraiment pas compliqué mais j'ai besoin d'un temps d'adaptation... Tout ça fait que je ne vole vraiment pas très bien.
Après un moment je finis enfin par monter à 8000ft, suffisamment haut pour atteindre les premiers cumulus en direction des montagnes.
On devine au loin le lake William. |
Ça fait toujours plaisir de survoler des coins visités au sol avant. Le paysage est un peu brumeux mais sympa. Au Nord, c'est le bush plat à perte de vue, au Sud des petites montagnes couvertes de forêt. Jusque loin, on ne les voit traversées d'aucune route, aucune ligne électrique, occupées par aucune maison ou aucun champ. La forêt seulement.
Les cumulus suivants sont bien loin, il commence à se faire tard et je suis en limite du local au km 45 de Benalla. Il est temps pour moi de rentrer tranquillement droit vers le terrain et aller me poser. Au bilan, un vol de 90km en 2h, soit la moyenne ridicule de 45km/h, pas plus vite qu'un solex, mais une reprise en mono très plaisante et motivante, qui a permis de faire quelques réglages, c'était le but!
Sous les cumulus,avant de remettre le cap vers le terrain. |
Après le vol il est vite temps pour moi de tout ranger en vitesse et foncer rejoindre ma petite famille dans notre nouvelle maison!
Le Ls4 |
VROUMMMM |
L'organisation prévue initialement avec les remorqueurs du club ayant été comme qui dirait légèrement abandonnée, j'avais choisi de faire plaisir tout de même aux quelques pilotes souhaitant voler en venant les remorquer.
Quand j'arrive il y a seulement 2 planeurs, mais des pilotes très heureux de ne pas rater cette jolie après-midi. De retour de mon 2e vol, voilà que j'aperçois un planeur tiré sur le taxiway pour venir voler. Rapidement j'ai une grosse surprise : à ses courbes uniques je devine le modèle, et je ne m'attendais vraiment pas à trouver ça ici : mais oui il s'agit bien d'un Marianne! Un planeur français peu réputé, déjà que les planeurs français ça court pas les rues en dehors de nos frontières, comment a-t-il débarqué ici? Les pilotes propriétaires m'annoncent fièrement que c'est un des 3 seuls modèles présents en Australie! Ça alors quelle surprise d'en voir un ici, et aujourd'hui!
Et voilà 2 pilotes de plus tout heureux de profiter d'un joli vol et moi de retourner voir les miens juste une heure après les avoir abandonnés à une super fête où on avait été invités.
Un des 3 Marianne en Australie |
Vendredi 27.
Aujourd'hui j'ai droit à mon "paddock check". Pour être autorisé à quitter le local du terrain et à faire du vol sur la campagne en planeur, tout pilote ici doit y passer. Comme ça m'occupe pas mal, je laisse ma place dans l'avion remorqueur à Mark le tug master, qui est également en charge d'aller récupérer Edouard le second pilote remorqueur arrivant tout droit de France ce matin.
Je l'avais rencontré cet été sur le terrain de Vinon où il remorquait, et comme ici ils n'arrivaient pas à trouver de 2e pilote remorqueur, Edouard n'a pas laissé passer cette occasion.
Du coup, ce petit veinard a récupéré la suite familiale que l'on occupait dans les baraquements du camping au club, ainsi que la fameuse bicyclette bleue de fonction.
Mon cours au sol est assez classique, mais il me permet d'apprendre finalement que notre check VERDO est ici un WSSSSW et surtout l'occasion de discuter des particularités propres aux atterrissages en campagne en Australie.
Après l'accueil d'Edouard, j'ai droit au vol de contrôle en Falke. C'est un vieux moto-planeur côte-à-côte peu performant mais un bon outil pour faire ce genre d'exercice.
Au Nord, de très nombreux pâturages immenses conviennent pour poser un planeur, voire un avion. Il y a par contre des pièges comme des toutes petites lignes qui alimentent les fermes isolées en électricité pas facile à voir, et puis il faut essayer de ne pas se poser à 10km de la première habitation car la marche en plein soleil peut être assez difficile. Au passage il est recommandé de ne pas vider la totalité de ses water ballast à l'atterrissage. C'est l'eau mise dans les ailes pour alourdir le planeur et améliorer ses performance par bonnes conditions et que l'on vide normalement avant d'atterrir. Dans le cas d'un atterrissage dans une zone isolée, une réserve d'eau peut s'avérer salutaire suivant les conditions.
Ce genre d'éléments nous font comprendre qu'on ne vole pas en Australie exactement de la même manière que chez nous.
Les plaines au Nord. |
Mais voilà qu'arrive Steve l'instructeur bénévole du jour. Il n'en peut plus, il a du se faire un bonne douzaine de vols depuis 8h ce matin. Il reste encore 2 touristes en attente d'un TIF, trial introductory flight (vol de découverte) sur le bord de la piste et je ne peux pas refuser quand il me supplie de le remplacer. Ça fait plaisir de finir la semaine par mes premiers TIF en Australie.
Un petit tour en K21 |
Au bilan cette semaine :
Autorisé vol campagne à Benalla,
En avion, toute petite semaine : 21 remorqués en 3 heures,
En planeur: 3h30 heures. Aïe, plus d'heures de planeur que d'avion, c'est pas le but mais ça devrait pas se reproduire souvent!