Roll out 09 Tsigaro

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14/02/2014

Benalla : du 3 au 14/02/14

Du 3 au 7 je ne fais que 3h20 de vol.
Depuis le départ d'Edouard c'est Louise une pilote locale qui a pris le relais. Heureusement pour moi elle est très dispo pour remorquer ce qui m'arrange pour m'occuper de ma conversion de CPL et prospecter pour des postes de pilote en Australie. Et puis je me retrouve aussi un peu dans un planeur car il manque d'instructeurs.
Pour un pilote européen intéressé pour travailler en Australie, la démarche commence par convertir la licence européenne. Après avoir obtenu un numéro de référence aéronautique (ARN), il faut faire
  • une demande de contrôle de sécurité (il faut entre autres renseigner toutes les adresses des 10 années précédentes!)
  • obtenir un certificat médical australien,
  • passer les matières théoriques "facteurs humains" et "règles de l'air"
  • passer un test en vol avec un examinateur.
Autant de démarches qui demandent de compléter de longs formulaires à envoyer à la CASA avec un paquet de photocopies de documents certifiées conformes par un officier agrée plus évidemment le paiement d'une taxe. Le site de CASA est très complet et comporte de nombreux guides d'aides pour les démarches que l'on souhaite accomplir. Heureusement parce que les démarches sont très lourdes et que si on appelle on peut avoir facilement quelqu'un qui décroche mais par contre pour avoir une réponse à une question c'est une autre affaire. Avis aux amateurs, les règles changent en Septembre 2014 pour être plus conforme aux règles internationales. Des conversions plus faciles à l'avenir? On peut toujours l'espérer.

Jeudi 6.
Ce matin Aurélie a décidé de faire enfin ce baptême de voltige en planeur que je lui avais offert il y a 5 ans. Alors qu'elle n'avait jamais été trop emballée, l'idée a commencer à germer quand je me suis remis à en faire peu de temps avant et du coup je lui ai refait la proposition la veille. Alors en passant au terrain elle a décidé que c'était le bon moment. Toutes les conditions étaient réunies, pas trop d'activité pour moi, les machines dispos et la météo parfaite : un super moment partagé!
"Youhouhou!"
Vendredi 7 je vais à Wangarratta faire la visite médicale de classe 1 (pilotes pros) australienne. Ça a l'air bien mieux qu'en France : il y a des docteurs approuvés un peu partout et quand j'ai pris rendez-vous on m'a indiqué un prix bien moins élevé et le tout en 30mn. En France, il n'y a que 4 centres médicaux agrées, ça coûte dans les 200€ si je me souviens bien pour un renouvellement et ça prend la matinée parce qu'il y a plusieurs examens à passer et entre chaque il faut passer par une salle d'attente.
Malheureusement une fois la visite commencée, je comprends que je ne passe ici qu'une partie de la visite, pour les autres examens il va falloir prendre rendez-vous dans des centres spécialisés et donc payer encore. Les yeux, l'ECG, et la prise de sang sont à rajouter. Déjà que j'avais dû m'organiser pour m'absenter une demi-matinée, ça va pas être pratique tout ça. Heureusement l'ECG peut se faire juste à côté dans la foulée, c'est déjà ça, il ne reste donc plus que 2 examens. La mauvaise nouvelle, c'est que tous les comptes rendus sont envoyés au médecin, qui envoie le dossier à l'aviation civile. Ensuite, il faut attendre 4 à 5 semaines pour recevoir son certificat médical, alors qu'en France on repart avec le bout de papier en poche.

Un Pilatus PC-12 sur le parking

A partir du 10 il y a un grand "bush fire" dans le Sud qui répand ses fumées dans l'atmosphère. La visibilité est mauvaise et se dégrade un peu plus chaque jour.

Lundi et Mardi la météo est encore potable. Il y a de temps en temps au terrain quelques avions de passage que j'aimerais bien piloter. Autant d'occasions de contacts avec les pilotes, ou de recherches de nouvelles compagnies charter où envoyer des candidatures spontanées.
L'Airvan australien
Le bi-turbine King Air 200.
Il y a très peu de vols ce qui m'arrange bien puisque ça me laisse du temps libre pour préparer comme il faut les 2 examens théoriques pour lesquels je me suis inscrit jeudi. J'utilise les préparations en ligne de Bob Tait, l'auteur des livres que j'ai utilisé pour les cours et c'est plutôt bien fait.
Dans l'ensemble, "human performances and limitations" et "air law", les 2 seules matières à passer pour une conversion de licence étrangère ne sont pas très difficiles.
Air law est un peu piégeux par ses quelques différences sur lesquelles il ne faut pas se tromper, et ses questions sur les limitations du temps de travail des pilotes assez poussées.
Les facteurs humains sont similaires à la France avec la partie physiologie et psychologie, à part qu'on découvre le concept de TEM (Threat and Error Management : gestion d'erreur et de menace) qui, dans le but d'essayer d'améliorer la compréhension, rentre chaque situation inhabituelle de vol dans une case.
Par exemple, pousser sur le manche pour corriger une situation de vol lent c'est " appliquer une contre-mesure d’exécution pour gérer un état d'aéronef non désiré qui fait suite à une erreur de manipulation".
Etre reposé avant de démarrer une journée de vol pour éviter la fatigue, c'est "avoir géré par anticipation le risque d'une menace interne latente"....
Je n'ai pas encore réussi à me convaincre que de savoir ça permette d'améliorer la sécurité des vols! Enfin, comme il est dit en page d'accueil du site de Bob Tait :
"Welcome to the fascinating world of aviation theory"

A partir de mercredi on ne peut plus voler.
Un ciel déprimant : tout gris et 5 km de visi : pas ce qu'il y a de mieux pour le vol à voile.
Jeudi 13.
Me voilà donc en route pour l'aéroport de Mangalore, un aérodrome à 1h de Benalla sur la route de Melbourne.
J'ai bien fait de partir tôt, à l'aller je me perds un peu et je me retrouve sur un petit chemin paumé pour pouvoir rejoindre l'aérodrome.
En pleine campagne, et mon examen commence dans moins de 15 min : je flippe un peu.
L'examen est très similaire à ce que l'on connait en France. Je me retrouve dans une salle informatique avec une dizaine de postes. Autour de moi il n'y a que de jeunes chinois. Ce sont des cadets sélectionnés par une compagnie chinoise qui les envoie ici pour faire leur formation initiale pendant une année.
Les bâtiments de l'école de pilotage.
Beaucoup d'entre nous passent "air law" une matière où il est permis d'utiliser la documentation officielle. Une fois que la surveillante a vérifié scrupuleusement que chaque candidat n'a pas plus que le matériel autorisé, que nos livres ne contiennent aucune annotation, pas plus de 10 marques-pages chacun, que chaque marque page n'a rien d'autre qu'un titre de chapitre inscrit dessus... Elle s'en sort bien, elle ne prend guère plus qu'1/2h pour tout ça. Ensuite on peut commencer. Et après 2h d'épreuves environ, me voilà avec mes deux papiers notifiant la réussite, ainsi que les titres des chapitres où j'ai répondu faux. Ici la règle c'est qu'au début de l'examen pratique l'examinateur pose des questions au candidat sur les chapitres auquel il a échoué pendant la théorie pour vérifier si les points ont été appris et compris.
Au retour, me voilà rassuré sur une route principale.
La belle flotte d'avions école à Mangalore
La semaine se finit avec seulement 1h20 de vol en 2 jours.

05/02/2014

Benalla : du 20 au 31/01/14

Lundi 20/01
Bob à l'atelier a bien bossé et le LS 7WL : la meilleure machine du club qui avait été endommagée sort de l'atelier.
Des petites conditions sympa pour s'adapter à la machine.

En guise de vol de contrôle de la machine je fais un petit tour vers le Nord au-dessus du lac Mulwala dans lequel on est allé se baigner pendant le week-end, puis un petit tour vers le Mount Buffalo en haut duquel on montera le week-end suivant ce qui fait un vol de 260km.

Le Mt. Buffalo, environ 1700m
C'est toujours sympa de voir des paysages sous différents angles de vue.
Petite semaine qui se finit par un vendredi sans vol, sous la pluie.
5h20 de remorquage et 5h40 de planeur.

Lundi 27
Le semaine commence par pas mal de remorquage puis de l'instruction en Is28-B2, ce vieux planeur métallique en fin de vie.
En 3e position pour remorquer les planeurs alignés.
En place arrière de l'IS28-B2
Mardi 28
Il y a au club un pilote, Glyn, qui a fait partie de l'équipe britannique de voltige. Une bonne occasion de pratiquer. On a donc décidé avec Edouard d'en profiter et le rendez-vous est fixé à 8h ce matin pour profiter de la température pas encore caniculaire et de l'air calme. 
On se relaye dans l'avion remorqueur pendant que l'autre se "retourne la crêpe" comme on dit (enfin en France, parce qu'en Australie ils sont plutôt pancakes).
Voilà ce qui arrive quand on vole dans l'hémisphère Sud.
Glyn est ravi de nous avoir comme prétexte pour voltiger, et nous de l'avoir pour ces belles séances que l'on immortalise au mieux avec les caméras sur le planeur et notre eTug favori. Bon désolé les photos c'est moins sympa qu'un film mais je n'ai vraiment pas les outils pour faire un montage vidéo. Avec les photos on n'a aucune idée de l’enchaînement, on ne sait pas si un planeur sur le dos par exemple fait une boucle ou un tonneau mais tant pis!
Après 1/4 de boucle, ou "looping"
J'étais vraiment ravi de m'y remettre puisque je n'avais plus eu l'occasion d'en faire depuis que j'avais quitté Toulouse début 2008. Malgré cette grosse interruption, je ne me suis pas trop senti perdu, mais je reconnais que mes figures n'étaient pas vraiment précises et que j'ai eu du mal à éviter les changements d'axe en sortie de tonneau, les fameuses "Garriguettes".
Au cours d'un tonneau. La piste est visible en haut à gauche.
Au sommet d'un renversement
La descente du renversement, la piste en haut à gauche.
Aligné pour le décollage en 08.

Premier virage au décollage 26

Le planeur vient de larguer

Début de la descente
En sortie de dernier virage pour la 26
L'après-midi en descendant de l'avion je trouve un Cacatoès au sol tout seul. Il ne s'envole pas à mon approche. Il a du être blessé mais j'en profite pour prendre quelques clichés de près. Puis je m'approche avec l'idée de le porter à l'ombre et lui donner à boire. Il s'arrête de marcher, se met à respirer à fond et s'écroule d'un coup sous mes yeux. En fait il s'était pris un coup d'aile de planeur à l'approche le matin.
Le malheureux cacatoès
Jeudi c'est le départ d'Edouard (en Pologne où il fait 50° de moins qu'ici!) Manque de bol pour lui, c'est au moment où il doit aller à la gare prendre son train que je reçois un coup de fil pour un dépannage air à Yarrawonga! C'est à dire qu'un planeur s'est posé sur un aérodrome sur lequel il n'y a pas d'avion remorqueur. Il faut donc aller le chercher en avion.
La Benalla Tuggy Team 2013/14
Mon premier à Benalla! Me voilà en train de préparer mon vol, les cartes, le GPS. Ah non, pas de GPS je ne sais pas où il est. Tant pis j'y suis déjà allé par la route, ça devrait pas être compliqué de suivre une grande route toute droite pendant 50km qui part plein Nord pour arriver au terrain juste en bordure d'un grand lac! Je me fais briefer sur l'utilisation des réservoirs d'ailes du eTug qui s’avéreront inutiles pour mon aller retour de 45 mn. Mais bon c'est juste au cas où vu que l'essence voiture ça se trouve pas forcément sur un aérodrome! En tout cas ça m'a bien fait plaisir de dépasser le km 5 du terrain avec l'avion remorqueur.

Vendredi je me retrouve donc à nouveau seul pour remorquer. Je délègue la présentation du briefing matinal pour démarrer les remorqués dès 8h30 avant d'être rejoint par Louise et Darcy pour le rush.
L'après-midi le Ls7 atterrit avec le train sorti non verrouillé ce qui lui vaut de retourner à l'atelier 10j à peine après en être sorti!

11h45 de remorquage. La semaine a été chaude et je suis content que le week-end commence.
De retour vers les hangars, la semaine est finie.

01/02/2014

À la découverte du Scout

Le VH-UTK
Comparé au Pawnee, le VH-UTK est moins puissant puisqu'il ne fait que 180ch. Comme il est assez léger, il monte à peu près aussi bien, mais l'accélération est plus longue au décollage, du coup les pilotes de planeur l'aiment moins.
En piste quand il y a plusieurs avions les planeurs peuvent être remorqués par l'un ou par l'autre. Autant quand on arrive en piste aux commandes de l'eTug les pilotes nous font de grands signes en souriant histoire de nous faire comprendre qu'ils seront bientôt prêts et qu'on n'a qu'à s'aligner devant eux, autant avec le Scout ils ont plutôt tendance à regarder ailleurs d'un air d'avoir oublié quelque chose. 
ça change du Pawnee
Quand on monte dedans, on découvre un magnifique intérieur en tissu rouge style presque chic, avec un tableau de bord de collection. Sur le côté gauche en haut, les switches électriques et la commande de largage de câble : un bon vieux câble dans une gaine presque encore jaune (la couleur normalisée pour le largage) : on croirait un klaxon de train à vapeur!

Le tableau de switches au-dessus de la fenêtre
Il a une position très cabrée au sol, ce qui fait que la visibilité est bien moins bonne pour le roulage que dans un Pawnee. Il faut soit pencher la tête par la fenêtre pour voir devant comme le chauffeur de train à vapeur, soit zigzaguer dans les phases de roulage pour être sûr d'éviter tout obstacle. Pas des plus pratiques au sol, donc.

Cette position cabrée demande au décollage comme à l'atterrissage des mouvements très amples sur le manche pour passer de la position sol à la position ligne de vol. C'est assez déroutant aux premiers vols d'être à quelques nœuds de la vitesse de décollage et de se dire que décidément on aimerait avoir le bras un peu plus long pour pouvoir tenir ce manche en butée avant un peu plus facilement histoire de le maintenir en ligne de vol, c'est à dire le fuselage à peu près horizontal.
Au décollage en bout de piste,
pas tout à fait aussi haut qu'avec le Pawnee
Après l'accélération certes un peu plus longue que sur les Pawnees, une fois en vol ce n'est pas très agréable de remorquer avec un avion à aile haute. Surtout dans ces moments où l'environnement est très encombré de planeurs spiralant autour du terrain dans de faibles thermiques en attendant que les bonnes conditions prévues veuillent enfin démarrer.
À chaque virage il faut d'abord lever un peu l'aile du côté où l'on veut virer histoire de bien s'assurer qu'il n'y a personne de ce côté avant d'y aller. Une fois l'appareil en virage, impossible d'assurer une sécurité visuelle correcte du côté intérieur au virage. Il ne reste plus au moindre doute qu'à sortir de virage pour refaire une sécurité visuelle avant de poursuivre à nouveau son virage. Autant dire qu'on reste le plus loin possible des autres planeurs quand on remorque avec le Scout.

En finale pour la 35
La descente est classique, et au moment de commencer l'approche, on a l'impression que le Pawnee vole comme un caillou et qu'on pilote maintenant un planeur de compétition. Autant avec le Pawnee on a rarement peur d'arriver trop haut, autant avec le Scout on a intérêt à peaufiner son plan d'approche : même plein réduit, l'appareil a un peu de finesse et si l'on arrive un peu trop haut, difficile de réduire la vitesse. Il a beau avoir 4 crans de volets, ce n'est pas aussi efficace qu'un Pawnee.
À l'atterrissage, il faut bien amener le manche vers l'arrière. Si on ne le fait pas assez ou si l'on est arrivé un peu trop vite, les deux longues jambes de train et les 2 grosses roues au bout font facilement rebondir l'appareil.
Les roues plus grosses que sur les Pawnees
Au final après un petit temps d'adaptation nécessaire en venant du Pawnee, la machine est légère, agréable à piloter. Elle donne l'impression de demander plus de précision  donc elle est plus gratifiante pour le pilote qui réussit à la poser proprement. Malheureusement son désamour des pilotes de planeur et son aile haute font qu'au bilan on a sans doute moins plaisir à sortir cette machine du hangar quand on est pilote remorqueur à Benalla.
Peu avant le toucher