Roll out 09 Tsigaro

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27/12/2015

Maun, Botswana, semaine 2 : du 7 au 13/12

J'ai sympathisé avec un autre candidat, un australien arrivé 2 semaines avant moi et avec qui nous arpentons la zone de l'aéroport un peu tous les jours ce qui me permet de profiter au maximum des occasions pour voler. En moyenne un jour sur trois.
Les vols relativement courts, de 30 min. à 1h sont des aller retours vers des pistes pour transporter des touristes vers ou depuis les campements.

Au cours de cette semaine, j'ai pu voler en 206, Airvan, Caravan...

206 vu depuis un Caravan.

Airvan à Xaraxai.

Les écrans du G1000 sur le tableau de bord du Caravan.

C'est trop bien de découvrir des nouveaux avions, de nouvelles pistes...



Au fur et à mesure des vols je me familiarise avec les procédures locales et le delta, la carte sous les yeux. Je découvre également la zone vers l'Est, plus aride ou se trouvent les saltpans, de vastes zones de lacs asséchés.

Ntwetwe pan

D'en haut, on peut voir un tas d'animaux, surtout quand on vole bas au cours des "scenic flights" à 500ft/sol (150m), ou lors des phases d'approche ou de départ des camps : c'est magique!

La "Buffalo fence", une double clôture qui isole la réserve.

D'imposants hippopotames, parfois en groupe, souvent dans l'eau qui dépassent à peine de la surface.

Des girafes, plus difficiles à discerner,

des éléphants énormes qui parfois en troupeaux se déplacent en file indienne,

des autruches, des springbocks, des zèbres... La liste s'allonge rapidement!
Les marabouts, énormes et en bande peuvent être un réel danger en vol et imposent parfois de modifier la trajectoire du tour de piste pour éviter de passer au milieu d'eux. Tout comme les vautours. Nous avons eu aussi l'occasion de survoler une immense colonie de buffles massifs rassemblés autour d'un point d'eau.

On commence à discerner les buffles.

Quand on les survole c'est vraiment impressionnant.

C'est fou ce que l'on peut découvrir comme vie depuis l'avion dans cette surface au premier abord plate et uniforme.
Les touristes repartent avec un grand sourire au bout de 45' de vol et moi je me dis que décidément je m'en ferai bien mon quotidien.

Les vols de découverte ne sont pourtant pas les préférés des pilotes : avec le temps, le plaisir s'estompe. Le fait que tous les vols scenic se fassent sur le même parcours, le long d'une boucle n'aide pas. Le départ et l'arrivée se faisant sur la piste bitumée de 3,7km de Maun, le pilote n'a pas le plaisir que peut apporter le challenge d'une piste courte en terre.

Survol de la piste de Ntswi

En plus à cette hauteur si le vol est fait durant l'après-midi il fait très chaud et l'air est turbulent. Ajoutez à cela le fait que les passagers ont la plupart du temps l'œil  rivé sur l'écran de leur appareil pour tenter de réussir la plus belle photo et les virages que fait le pilote pour passer plus de temps à tourner autour des animaux survolés. Si en plus les passagers sortent du restaurant pour une fête dont le vol constitue le clou de la journée, vous avez tous les ingrédients réunis pour voir apparaître rapidement les symptômes du mal de l'air.
Pas le plus agréable pour le pilote. Heureusement, la majorité de ces vols se terminent avec juste un très grand sourire et un merci des passagers!



Au fur et à mesure des rencontres des pilotes et chef-pilotes je comprends que la situation est favorable pour le recrutement.
C'est la bonne période, la saison basse, celle pendant laquelle a lieu le "mercato" des pilotes.
Les embauches au niveau global reprennent doucement pour les pilotes de ligne et surtout il est désormais très compliqué pour les pilotes de moins de 500h d'obtenir un permis de travail ici ce qui limite la concurrence.
Les touristes ne sont plus terrorisés par la menace d'Ebola (il y a eu moins de cas ici qu'aux USA mais ça avait fait chuter le tourisme quand même) et le "Lonely Planet", la référence mondiale des guides de voyage a classé le coin comme la destination numéro un pour 2016. Autant dire que les prévisions d'activité sont très optimistes pour l'année à venir!

De plus l'environnement nous convient bien et nous plait même plutôt pas mal!

Malgré tout, il semble que ce soit incontournable de passer du temps ici pour espérer une embauche, nous décidons donc d'annuler pour le moment notre départ vers la Zambie pour passer au moins un mois ici, on verra ensuite ce qu'il en est.

26/12/2015

4/12, premier vol à Maun

Jeudi, voilà deux jours que je parcours de de long en large l'aéroport où se trouvent les compagnies. En fin d'après-midi, je pousse la porte de l'une d'entre elles pour vérifier le planning des réservations finalisés pour le lendemain.
Et là, surprise : y'a une place dispo pour moi demain!
J'y crois pas, enfin une chance de voir autre chose que des halls, des bureaux et des hangars aux cours de ma recherche de boulot!
Le pilote est là, super sympa, la secrétaire me remplit mon ticket pour pouvoir passer le barrage de sécurité! Un aller-retour d'une heure sur la piste de Xarakai au nord du delta, en Caravan! J'ai l'impression qu'on me tend un billet de loto gagnant! Pourtant rien n'est fait, c'est un boulot que je suis venu chercher et ce ticket n'en garanti aucun.

Le lendemain à 6h30 le pilote me récupère sur la route pour m'emmener. Après la rapide préparation de navigation et le dépôt du plan de vol, on se rend sur le parking pour retrouver notre avion au milieu d'une ligne d'une vingtaine d'avions encore arrimés avant le début de la journée.

Un Caravan parmi d'autres.

Une fois la visite pré-vol effectuée, le mini-bus de la compagnie amène deux agents et le chargement de vivres que nous devons emmener à un campement.
Une fois le petit briefing aux passagers terminé, le pilote met en route puis démarre le roulage vers la trèèèès loooongue piste de 3,7km.

Ah oui ça devrait suffire.

Après le décollage, virage à gauche et montée vers 6500ft soit 3500ft/sol (environ 1000m), l'ensemble du delta  ayant une altitude d'environ 3000ft.
Je découvre le paysage vu d'en haut, qui au premier coup d'œil parait très homogène.

Au premier coup d’œil ça a l'air un peu monotone.

Ce n'est qu'en observant un peu plus que l'on commence à distinguer les différentes zones plus ou moins humides ou arides.

Des zones humides...


Chiefs Island, une zone qui n'est jamais inondée.

On discute d'aspects techniques concernant l'avion, les procédures et il me présente le terrain de jeu.
J'en reviens pas, ça fait plus de deux ans que je me penche sur les possibilités de voler ici et m'y voilà! J'en prends plein les yeux et les oreilles : le paysage, l'avion, les communications radio. C'est un mélange assez grisant entre le domaine connu donné par mes formations et mon expérience, et la découverte et l'exotisme offerts par ce qui est pour moi un tout nouvel environnement.
Le ciel est un peu couvert mais la météo ne pose aucun problème.
On atterrit sur la piste de terre sèche un peu irrégulière, et au bout un véhicule et les passagers nous attendent. Le moteur stoppé, on décharge le fret, embarque les 9 passagers, et remet en route en l'espace 1/4 d'h.

Les passagers attendent leur avion dans le véhicule qui les a transporté depuis le camp.

La première partie du retour se fait relativement bas, pour le plus grand plaisir des passagers avant d'entamer la montée vers l'altitude de croisière. Ça ne dure pas longtemps, nous voilà déjà en descente en vue de l'aéroport en intégration directe pour une base main gauche en numéro un. C'est la saison basse mais il y a quand même un peu de trafic.

L'appareil photo de mon téléphone acheté un mois avant le départ n'est vraiment pas terrible.
Le petit point noir, à l'angle du sentier qui va vers le point d'eau, c'est un éléphant, mon premier!

Vitesse contrôlée, piste dégagée, roulage au parking et arrêt du moteur. La navette amène les passagers pour le prochain vol et me ramène au hall d'arrivée.
Déjà fini? Vivement le prochain!

23/12/2015

Arrivée à Maun, Botswana, 1/12

Notre taxi vient nous chercher comme prévu mardi à 3h du matin dans notre logement à Windhoek pour nous emmener à Maun au Botswana.
Entre 8 et 10h de voiture nous attendent pour atteindre notre destination.
Il y a beaucoup d'animaux le long de la route.
On écrase un lapin, percute un hibou, puis un springhare.
On aperçoit des troupeaux entiers de hartebeests, des springbok.
Arrivée à la frontière à 6h15, on apprend qu'elle n'ouvre qu'à 7h. Après l'attente et les formalités de douanes, nous voilà au Botswana!
De grandes lignes droites et de larges courbes nous font traverser des paysages qui changent progressivement, agrémentés de vaches et ânes qui traversent la route régulièrement.



Une magnifique illustration de large courbe.

Une halte dans un village nous donne un premier aperçu de la vie locale : on se sent maintenant vraiment en Afrique!
Peu avant l'arrivée, des travaux sur la route nous imposent une déviation sur une route de terre en mauvais état. À la sortie, c'est la crevaison! Nous voilà à monter la roue de secours pour finir le périple.

Je crois qu'on va vers la pluie...

Et voilà enfin Maun. Après un arrêt à un stand pour une réparation de roue expresse dans le plus pur style africain, nous traversons la ville et poursuivons jusqu'à notre destination, le Old Bridge Backpacker où nous arrivons vers 14h!
Notre tente donne sur une rivière bordée d'arbres, ça nous change des paysages arides de la Namibie. En profitant de la vue, on découvre dépassant de l'eau, les oreilles et le museau d'un gros hippopotame et le dos d'un petit crocodile.
On se dit que ça doit être commun, mais rapidement on voit que les villageois viennent sur le vieux pont admirer la bête. Elle ne vient pas souvent ici en fait!

De toute façons j'avais pas prévu de me baigner.

Après une nuit de repos, me voilà d'attaque pour commencer à démarcher les compagnies charter.
Il y en a 7, qui ont toutes leurs bureaux à l'aéroport.
Maun, c'est la capitale du bush pilot en Afrique, l'eldorado des pilotes qui viennent pour la plupart chercher leur premier boulot et faire un paquet d'heures de vol, car l'activité y est très intense.
C'est aussi une certaine appréhension en ce qui concerne la vie locale en famille avec sa réputation de village paumé chaud et poussiéreux.
Les vols sont en majorité du transport de passagers entre l'aéroport et les lodges situés dans le delta de l'Okavango ou les réserves à proximité, ainsi que des baptêmes de l'air, les "scenic flights".

Dans les bureaux l'accueil est toujours souriant, on prend le temps de me recevoir et de m'expliquer le processus de recrutement.
Il faut être très patient, les compagnies tiennent à ce que l'on prouve son adaptation à la vie sur place. Maun est un gros village où il n'y a ni installation moderne ni vraiment d'activité culturelle ou sociale intense.

La nouvelle tour de contrôle en construction.
Depuis qu'ils ont agrandi la piste,
on ne voit pas l'extrémité de piste depuis le haut de l'ancienne tour.

Après 50h de "vols d'adaptation au Delta" en place droite qui peuvent se faire sur n'importe quel avion, un examen théorique concernant les règles de l'air et test en vol permettent d'obtenir un certificat de validation de sa licence.
En parallèle le permis de travail est demandé. Une fois celui-ci obtenu, on peut enfin commencer la vraie formation en pilotant accompagné d'un instructeur jusqu'à être autonome.
Les avions principalement utilisés sont l'Airvan, le 206 et le Caravan, mais on y trouve aussi des 172, 210, 207 et Kodiak. Le Caravan et le Kodiak étant à turbine, on n'y accède en général qu'après 1 an ou deux sur avions à pistons.
Entre le moment où un candidat est embauché et celui où il est autonome, il peut s'écouler de 2 à 6 mois.

Ah le PC12...celui là n'est que de passage.


Après avoir rencontré à peu près tous les chefs pilotes en 2 jours, commence la période de terrain, la plus importante.
Celle-ci consiste à passer du temps sur l'aéroport, rencontrer des pilotes pour se faire connaître et récolter un maximum d'informations.
Et vérifier avec les agents d'opérations des 3 compagnies qui le proposent si leur planning présente des possibilités pour faire un vol d'adaptation.

La terrasse du "Bon Arrivée" en face du terminal, au cœur de l'action.
Ces chaises ont du en voir passer un sacré paquet de pilotes à la recherche d'un boulot.
Une responsable d'opérations d'une compagnie m'entraîne avec lui pour me montrer la préparation d'un vol et le dépôt d'un plan de vol.
On commence à plonger dans le vif du sujet, ce n'est pas pour me déplaire!

21/12/2015

Swakopmund, Namibie, du 16 au 21/11

Peu après avoir quitté Windhoek.

Nous voilà donc dans le mini-bus pendant 3h30 à descendre de Windhoek vers Swakomund. Les paysages changent très progressivement, on quitte les collines pour finir par des vastes plaines sablonneuses puis carrément des dunes de sables juste avant d'arriver au bord de l'Atlantique.

Swakopund n'est plus très loin.

Une fois les sacs déposés au backpacker, on part marcher le long du chemin au bord des plages.
C'est très propret, l'architecture par endroits très bétonnée rappelle celle des pires coins de la côte d'Azur. Les rues paraît-il bondées en période de vacances sont ici désertes dès qu'on est hors du centre. En tout cas c'est assez loin de la carte postale que l'on peut avoir de l'Afrique avant de venir et ça ne dépayse pas vraiment.
Mais c'est quand même très agréable et relaxant de marcher le long de l'océan. À la tombée du jour, les températures descendent rapidement, on n'y était plus habitué après les chaleurs de Windhoek. L'occasion de mettre par-dessus le pull et la polaire qu'on pensait laisser pour 3 mois au fond du sac.
Les 210 défilent le long de la côte mais je n'avais pas besoin d'eux pour me rappeler pourquoi je suis là.

Une paire de 210.

Ici les compagnies ont toutes leur bureaux dans le petit centre-ville. Le tour est vite fait, je prends ensuite un taxi pour l'aéroport. Il n'a pas l'air de comprendre ce que je lui demande et même si je vois qu'il prend la bonne direction, il me dépose finalement dans une station service en me disant que c'est l'aéroport! Bon vu le prix, 10$ soit 0,7€, je descends et me trouve un autre chauffeur espérant atteindre mon but.
Alors que nous sommes très proche de l'aéroport, il ne semble y avoir jamais été. Il prend un chemin au milieu de nulle part qui nous perd au milieu d'une immense briqueterie à ciel ouvert où il finit par croiser deux employés à qui il demande son chemin. Un grand sketch! Finalement il retrouve la route et me dépose à l'entrée. L'aéroport de Swakopmund est vraiment petit et paumé!

L'entrée de l'aéroport de Swakopund.

Aucune compagnie n'y a ses bureaux sur place, mais j'y rencontre plusieurs pilotes, dont notamment un français, ça crée des liens forcément, qui me donne pleins d'infos. Je rencontre aussi un manager du club de parachutisme qui me laisse entendre qu'ils n'ont personne pour piloter leur 182. Je découvre également une compagnie, Eagle Eye, dont je ne connaissais pas l'existence car elle est relativement récente. Il ne me reste plus qu'à retourner en ville pour la rencontrer.

Une jolie brochette avec à gauche le rapide Quest Kodiak, le seul exploité en Namibie.

Au cours des jours qui suivent, je continue mes visites en centre-ville et à l'aéroport.
J'y rencontre beaucoup de pilotes ce qui permet de se faire une bonne idée de la situation même si les sons de cloches sont parfois très contradictoires.
Quoi qu'il en soit, il semblerait que le mois de janvier soit plus propice aux recrutements, ce qui permet de laisser le temps pour les démarches et l'entraînement des nouvelles recrues avant le début de saison vers le mois de juin.
Ça tombe bien, on sera encore en Afrique et je prévois déjà de revenir ici!
Nous reprenons le bus pour aller couchsurfer 2 jours à Windhoek avant notre départ pour la Zambie. Au cours du trajet, on a pu voir deux autruches à l'aller, et au retour des babouins, des springbok, deux messagers sagittaires, des phacochères et quelques girafes. C'est presque notre safari du pauvre ce trajet!

Dimanche 22/11
Après 2 jours chez nos hôtes il est temps d'aller acheter le billet pour notre prochaine étape, la plus redoutée : 20h (départ 14h, arrivée le lendemain à 10h) jusqu'a Livingstone en Zambie.
Mais il n'y a plus de places dans le bus de lundi. Nous prolongeons donc notre séjour chez nos hôtes et j'achète les billets pour le bus suivant qui part mercredi.
Mais en retournant voir les compagnies, l'une m'annonce une sélection pour dans la semaine!
On se met à y croire et il ne me reste plus qu'à annuler les billets!

Un Cessna 206 de Wilderness Air devant un DC6 sur le parking d'Eros.


Malheureusement, jeudi je reçois un coup de fil et c'est la douche froide (quoique dans ces chaleurs je sais pas si l'expression est appropriée pour décrire le sentiment ).
Pas de sélection pour moi cette semaine, peut-être pour la prochaine fois mais elle aura lieu fin janvier!
Retour aux bureaux de la compagnie de bus et là c'est encore l'échec : pas de place vendredi, ni le lundi suivant. On réserve donc pour mercredi.
Mais ça commence à repousser un peu trop l'ensemble du périple, et je crains d'arriver trop tard au Botswana car décembre est réputé propice aux embauches.
On décide donc de changer nos plans en changeant le sens de la boucle. On ira d'abord au Botswana avant d'aller en Zambie. J'annule donc une fois de plus notre billet de bus.
Ne reste plus qu'à trouver une solution pour partir au Botswana, mais là ce n'est pas si simple. Il n'y a aucune compagnie de bus qui propose ce trajet et en avion c'est hors de prix.
Après quelques recherches, nous trouvons un taxi qui veut bien nous y emmener, mais pas avant mardi.
Nous profitons donc d'encore quelques jours de vacances avec l'hospitalité de nos hôtes.
Rendez-vous mardi 1er décembre à 3h du matin pour le trajet entre 8 et 10h vers Maun.